Une année riche en découvertes archéologiques
Sur le territoire
-Publié le 20/01/2025
Territoire
C’Chartres Archéologie, l’opérateur archéologique de Chartres métropole, a assuré au total 20 diagnostics et 4 fouilles préventives en 2024. Dans cette rétrospective de l’année écoulée, revenons sur les principaux temps forts.
Au cloître Notre-Dame
Afin de poursuivre les aménagements d'embellissement du pourtour de la cathédrale Notre-Dame, les équipes de C'Chartres Archéologie ont effectué plusieurs opérations au niveau du parvis sud.
Au pied des escaliers du portail sud, un blindage entourant une première zone de fouille a permis de descendre à plus de deux mètres de profondeur et de mettre au jour des murs antiques, ainsi qu'un tapis de mosaïque monochrome. Quelques mètres plus loin, ce sont les fragments d'une fresque qui ont créé la surprise : effondrée sur place, elle appartenait probablement au décor d'une maison de la fin du Ier siècle de notre ère.
Plus récemment, les fouilles menées à l'emplacement de l'ancien Hôtel-Dieu ont mis au jour de nombreuses sépultures médiévales et modernes liées à la salle Saint-Cosme, détruite en 1868.
Un ravelin place Morard
Dans le cadre des aménagements du futur parcours du Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) dans Chartres, les travaux place Morard ont nécessité une fouille préventive, qui s'est déroulée entre le mois de mai et l'automne 2024.
En juillet, un ravelin – ouvrage défensif de forme angulaire – datant du XVIe siècle, a été dégagé à proximité de l'Eure. Ses murs quasi intacts sont apparus à faible profondeur, conservés sur plus de 2,5 m de haut.
Dans la continuité, une poterne, petite porte intégrée directement dans la fortification, a rapidement été identifiée.
Du fait de son importance pour l'histoire chartraine, le ravelin sera pris en compte dans le cadre du futur aménagement de la place Morard et sera donc en partie visible.
Le secteur a également connu une importante occupation à l'époque industrielle, comme en témoignent des fours de tuilier, datés du XIXe siècle.
L'ouverture d’un sarcophage dans l'église de Saint-Martin-au-Val
Fermée depuis près de 30 ans pour travaux, l'église de Saint-Martin-au-Val fait l'objet de fouilles programmées depuis 2013. Elles ont permis d'identifier le plan d'une basilique funéraire de la fin du Ve siècle ap. J.-C.
La fouille 2024 a permis une découverte majeure : un sarcophage mérovingien en pierre encore scellé. Ouvert et étudié en juin 2024, il s'est vite distingué des autres inhumations de la nef, d'abord par la taille imposante du défunt (entre 1,85 m et 1,90 m), mais aussi par sa position privilégiée, au plus près du sanctuaire.
La fin des fouilles en juillet laisse désormais place à un projet d'espace de visite, après la réouverture au culte pour Noël 2025.
Rue de Châteaudun : du vin à la vigne
Grâce à la fouille préventive accomplie dans ce secteur, un vaste four de potier du Ier siècle de notre ère a été dégagé. Sa production concernait surtout des amphores de transport et de conservation du vin. Par la suite, c’est la fonction horticole qui semble dominer.
La zone est intégrée au Clos Notre-Dame au XIIe siècle : ces terres appartenant au chapitre de Notre-Dame sont alors exploitées pour la viticulture. Cette destination perdure jusqu’au XVIIIe siècle, où l’on voit notamment l’installation de trois citernes et d’un puits.