Lutter contre la désertification médicale
Chartres métropole fait face à un phénomène en constante augmentation depuis de nombreuses années : le manque de médecins traitants (et en règle générale de professionnels de santé) sur son territoire. Avec des départs à la retraite plus nombreux que les installations de professionnels sur le territoire, plus d’un habitant sur 3 est sans médecin traitant.
Face à cette situation, Chartres métropole, soucieuse de la santé de sa population et du cadre d’exercice des médecins installés sur son territoire, mesure ainsi l’importance cruciale d’attirer de nouveaux professionnels de la santé sur son territoire et a imaginé différentes mesures de soutien.
Des actions pour attirer de nouveaux professionnels de santé
La santé de ses habitants est une priorité pour Chartres métropole, qui réfléchit à des solutions pour venir en aide au secteur et contribuer à la lutte contre la désertification médicale. Dans le cadre du Contrat local de Santé de Chartres métropole, 4 leviers ont été identifiés pour subvenir au besoin de médecins dans l’agglomération et renforcer l’attractivité du territoire pour y attirer de nouveaux professionnels de santé :
Le classement en "Zones d'Intervention Prioritaires" de la totalité du département d’Eure-et-Loir.
En France, les territoires qui proposent une offre de soin insuffisante pour la population sont classées en ZIP (Zone d’Intervention Prioritaire) pour les plus fragiles et ZAC (Zone d’Action Complémentaire), pour les zones fragiles mais à un niveau moindre que les ZIP. La majorité des communes de Chartres métropole est classée en Zone d’Action Complémentaire (ZAC) alors que le reste du département est classé en Zone d’Intervention Prioritaire (ZIP). Cela pousse les jeunes médecins qui s’installent à privilégier la campagne, alors que selon les données CPAM, Chartres métropole compte plus d’habitants sans médecin traitant que les territoires ruraux.
La mise en place d'une coordination entre les communes pour assurer un maillage cohérent de l’offre d’accueil.
Chaque commune a désigné un élu référent Contrat Local de Santé, pour réfléchir à une coordination plus efficace entre les communes concernant l’accueil des médecins.
Par ailleurs, Chartres métropole se propose de mettre en place une instance de concertation, en association étroite avec le Conseil départemental de l’Ordre des médecins, pour étudier les projets de maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) et aboutir à un maillage cohérent du territoire. Un principe basé sur l’implantation des MSP en priorité dans les pôles de centralité, où sont déjà présents des services et des commerces, aussi bien en zone rurale qu’en zone urbaine.
La définition et l’accompagnement d'un parcours de stage pour la formation des professionnels de santé.
Chartres métropole intervient aux côtés du Département et de la Région, en soutien aux formations d’enseignement supérieur locales, dont l’Institut de Formation en Santé de Chartres. En lien avec les formations médicales et paramédicales existantes et à venir, la collectivité souhaite organiser, à l’instar d’un parcours résidentiel, un parcours de formation qui se déroulera en totalité sur son territoire : collaboration avec les maîtres de stage, développement d’une offre de logement étudiant, projet de campus santé…
Le Président de Chartres métropole, Jean-Pierre Gorges, s’est en l’occurrence positionné pour répondre à l’AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt) pour la création de résidences Pro Santé sur le quartier en cours de développement du Pôle Gare de la ville de Chartres.
L’objectif est de faciliter le parcours des étudiants en santé pour venir en stage sur le territoire ou effectuer des remplacements en espérant susciter chez eux un intérêt pour l’agglomération et ainsi favoriser de futures installations.
Faire de l’Eure-et-Loir un territoire d’expérimentation pour redonner du temps médical aux praticiens, au bénéfice direct des patients.
Sous l’impulsion d’un manifeste du Conseil d’ordre des médecins d’Eure-et-Loir, et dans la suite d’échanges entre le CDOM 28 (Conseil départemental de l’Ordre des médecins) et le Syndicat des Pharmaciens d’Eure-et-Loir, la CPTS (Communauté professionnelle territoriale de Santé) des Pays Chartrain et Chartres métropole, une lettre d’intention a été envoyée à l’ARS DT28 puis présentée à l’ARS CVL (Agence régionale de santé Centre-Val de Loire).
Les médecins traitants d’Eure-et-Loir se sont regroupés au sein du collectif « Union des médecins d’Eure-et-Loir » (UMEL), suite aux mouvements de grève des médecins généralistes et en lien avec la dégradation de la situation médicale en Eure-et-Loir. Ils ont développé et enrichi ce projet de nouvelles mesures pour le département.
Ce courrier propose ainsi plusieurs mesures concrètes pour des effets immédiats :
- Responsabiliser les patients, dans l’objectif d’assurer la sécurité des médecins libéraux. Le courrier demande à ce qu’un délit spécifique « agression envers un soignant en l’exercice de ses fonctions » soit créé et que toute agressivité verbale ou physique soit sanctionnée lourdement et rapidement.
- Autoriser les prescriptions pour les médecins du travail : le courrier demande à ce que la médecine du travail soit en capacité de prescrire des prescriptions de transport, des déclarations initiales et prolongation d’arrêt de travail, d’accident de travail et de maladie professionnelle. Il demande aussi l’autorisation de prescription des antalgiques et antidépresseurs, des examens complémentaires et des soins de kinésithérapie. Cette mesure permettrait d’alléger le parcours de soin en évitant les navettes médecin traitant – médecine du travail.
- Alléger les contraintes administratives des médecins, dans le but de désengorger les cabinets de ville, des CNPMG (Consultations non programmées de médecine générale), du SAS (service d’accès aux soins), des SAU (service d’accueil des urgences) et des MMG (maison médicale de garde). Le courrier propose l’arrêt immédiat des certificats d’absence cantine, enfant malade, absence scolaire, aptitude au travail, sports non à risque et aux ordonnances de parapharmacie pour les remboursements par les complémentaires santé. Il réclame un accès direct aux orthophonistes, pédicures podologues et orthoptistes, kinésithérapeutes, et également la possibilité pour les patients de 18 à 65 ans sans comorbidité d’auto-déclarer un arrêt de travail sur Ameli, dans une limite de cinq jours, deux fois par an.
- Simplifier et favoriser le recours aux assistants médicaux pour chaque médecin qui le souhaite, sans contrepartie bloquante ou de pression, notamment en termes de temps, coût de formation et de diplôme requis. L’objectif étant de tendre vers un assistant pour un médecin.
- Accélérer la délégation de tâches vers les autres professionnels de santé, pour des actes comme le certificat de décès ou le remplissage des formulaires d’évaluation MDA (maison départementale de l’autonomie) et APA (aide personnalisée à l’autonomie). Cette mesure permettrait aussi les pharmaciens de délivrer un arrêt de travail de moins de 48 h.
Professionnels de santé. Et si vous veniez à Chartres ?
Le CDOM 28, la CPTS du Pays Chartrain, les Jeunes Médecins 28 et Chartres métropole se sont associés pour créer une vidéo de promotion. Il s’agit de mettre en valeur les nombreux atouts du territoire (cadre de vie, tourisme, ressources sanitaires) de manière décalée tout en s'adressant à des professionnels de santé.
Cette vidéo a été réalisée avec la participation exceptionnelle de Michel Cymes et des professionnels de santé du territoire.
Cette vidéo a été créée dans le cadre du Contrat Local de Santé et de la réalisation de la Fiche-action N°21, visant à établir des supports de communication sur les atouts du territoire.
Médecin, infirmier, dentiste, stagiaire interne.... Vous avez envie d'en savoir plus ? Rendez-vous sur la plateforme imaginée POUR et PAR les professionnels de santé en Eure-et-Loir Soigner dans le 28.