Trame nuit : moins de lumière = plus de biodiversité
Biodiversité
-Publié le 21/01/2025
La Trame nuit de Chartres métropole a pour objet la réduction ou la suppression de la pollution lumineuse. Plusieurs actions peuvent être mises en place pour cela et ainsi préserver la biodiversité sur notre territoire.
De la lumière dans le noir
Sur le territoire de Chartres métropole, on dénombre près de 32 000 points lumineux. Au total, 36 points de conflits (zone dans laquelle l'éclairage artificiel crée une rupture de continuité au déplacement des espèces) ont été identifiés dans l’étude Trame nuit de Chartres métropole dans 20 communes, localisées principalement le long de la Vallée de l’Eure et au sein des zones fortement urbanisées. Compte tenu de la présence d’espèces animales, dont certaines sont à protéger comme les chauves-souris, certains amphibiens et rapaces nocturnes, et du type de luminaires existants, parfois obsolètes, il est important d’amorcer des changements de pratiques pour réduire le mieux possible la pollution lumineuse et ainsi le nombre de points de conflits identifiés.
Pour des raisons sociétales de sécurité et de confort de circulation, certaines communes, notamment celles très urbanisées, ne peuvent être plongées dans le noir total. Il est néanmoins possible de penser l’éclairage public différemment, et de porter une réflexion sur un ajustement des anciennes pratiques, aujourd’hui obsolètes et non adaptées à l’évolution de nos coeurs de villages et au respect de la biodiversité. Ces changements d’usages et d’éclairage nocturne sont notamment rendus possibles par l’utilisation de luminaires à technologie LED et la télégestion.
Évaluation des besoins
Depuis 2020, près de la moitié des communes de l’agglomération pratique l’extinction ou l’abaissement de l'éclairage nocturne Avant toute modification sur le réseau d’éclairage, il est important de définir l’éclairement juste, en fonction des besoins réels : qu’il s’agisse d’un axe de circulation structurant, d’une voie résidentielle, d’une piste cyclable ou d’un cheminement piéton, les besoins sont en effet variables. Selon les travaux envisagés, différents facteurs sont à prendre en considération : le nombre d’usagers, le type de flux et leur temporalité, l’aspect sécuritaire de l’espace, les enjeux de biodiversité… La définition des besoins est nécessaire pour répondre aux différents objectifs et trouver le meilleur compromis entre confort et sécurité de l'espace public et respect de la faune nocturne. L’éclairage répond-il aux usages du secteur ? Génère-t-il une nuisance lumineuse ? L’équipement lumineux est-il adapté et performant ? N’est-il pas trop énergivore ?
Plan d'actions
La Direction des Réseaux secs et de l’Éclairage public de Chartres métropole travaille sur une gestion différenciée de l’éclairage. Depuis 2022, un plan d’actions a été établi afin de rénover l’ensemble des points lumineux sur le domaine public des communes de l’agglomération d’ici 2027, avec notamment le remplacement des luminaires ancienne génération à décharge et lampes par des luminaires LED. D’autres actions portent sur la suppression de lampadaires inutiles ou ceux de type « boule », l’abaissement de la hauteur de mâts ou l’ajustement de l’orientation des luminaires, l’abaissement de la puissance d’éclairage, le recours à des températures de couleur plus chaudes, la pose de coupe-flux (pour minimiser la perte de lumière), le recours à des dispositifs plus économiques…
Sensibilisation
Pour pallier aux points de conflits identifiés, il est également possible de se tourner vers d’autres types d’actions : extinctions en coeur de nuit, création d’écran végétal... Reste à trouver la meilleure solution, en fonction des paramètres : biodiversité, sécurité, coût. Pour expliquer les adaptations envisagées sur l’éclairage, Chartres métropole adoptera une démarche de sensibilisation auprès de la population. Des échanges pourront avoir lieu entre les services techniques spécialisés et les habitants sur des secteurs identifiés. Des essais pourront être menés auprès des communes volontaires pour tester l’extinction de certains points lumineux. Le ressenti des riverains pourra être ainsi pris en compte.
Le cas particulier des mares
On en dénombre 140 communales et 500 privées à l’échelle de Chartres métropole. La plupart sont des mares de villages, certaines sont forestières, agricoles ou prairiales. Ces dernières sont particulièrement riches en termes de biodiversité. Les milieux aquatiques sont particulièrement sensibles à la lumière artificielle, qui peut causer des dérèglements physiologiques et comportementaux chez les espèces vivant dans ces milieux. L’arrêté du 27 décembre 2018 interdit d’ailleurs l’éclairage direct du domaine public fluvial, des cours d’eau, des plans d’eau, lacs et étangs. Trois points de conflits ont déjà été identifiés au niveau de mares, notamment à Amilly, Mignières et Saint-Aubin-des-Bois. La commune de Nogent-le-Phaye a franchi le pas et supprimera en ce début d’année les quelques luminaires qui éclairent sa mare communale. Un retour d’expérience pourra être fait dans un an. Pour ne pas impacter les milieux aquatiques et perturber le cycle de vie des espèces présentes, il est nécessaire d’adapter l’éclairage artificiel diffusé en proximité.