Millénaire de la crypte : mille ans d’Histoire, ça se fête !
Sur le territoire
-Publié le 10/09/2024
Patrimoine
Quelle belle rentrée sous le signe du Jubilé : celui du Millénaire de la crypte de la cathédrale Notre-Dame de Chartres. Un anniversaire tout bonnement exceptionnel et riche d'une multitude d'évènements culturels qui se déploieront en majesté au fil des mois jusqu'à l'été prochain. En attendant le début de la fête, replongeons-nous dans l'histoire de la crypte !
Notre chère cathédrale n'a pas fini de faire parler d'elle. Et pour cause : la légendaire crypte de l'édifice souffle ses mille bougies. Une date à marquer au fer blanc qui se veut un rendez-vous majeur pour la vie de la cité et de l'agglomération.
Les origines
Afin de mieux saisir la portée de l'évènement, petit retour en arrière à l'époque du bien nommé monseigneur Fulbert. C'est en effet sous la direction de cet illustre évêque que débuta, au XIe siècle, la construction d'une nouvelle cathédrale à l'emplacement de l'ancienne église carolingienne ravagée par un incendie. Une cathédrale bâtie avec une base haute et une base basse, à savoir une partie semi-enterrée, laquelle n'est autre que ladite crypte inaugurée en l'an de grâce 1024. La réalisation architecturale fut en tout point magistrale. Conçue pour l'accueil des pèlerins venus prier le voile de Marie, la Sancta Camisa, offert par le roi de France Charles le Chauve, en 876, elle va immédiatement devenir le cœur spirituel d'un millénaire de pèlerinages en provenance des quatre coins du globe.
Considérée comme la plus vaste de France et l'une des plus importantes du monde, avec ses près de 250 mètres de long, elle s'enroule comme un U autour de la crypte Saint-Lubin (Xe siècle), et dispose d'une structure entièrement romane avec une voûte en berceau. Les deux galeries parallèles, larges d'environ cinq mètres, sont imaginées pour des processions et mènent aux trois chapelles d'origine, lesquelles alternent désormais avec quatre chapelles intercalées aux alentours de 1200, lors de l'édification de la cathédrale gothique.
De fait, le lieu est pensé par Fulbert comme un grand espace de déambulation où le visiteur passe symboliquement de l'ombre à la lumière dans un parcours initiatique.
Les merveilles cachées
Malgré l'incendie de 1134 qui ravage la ville et les côtés sud et ouest de la cathédrale, la crypte Fulbert demeure intacte et sera peu retravaillée jusqu'à aujourd'hui. Au XVIIIe siècle, les voûtes du caveau Saint-Lubin sont reprises par un agencement complexe des pierres pour supporter la grande statue en marbre de l'Assomption.
La crypte se veut le reliquaire de certains trésors parmi lesquels nous pouvons citer le puits des Saints-Forts (photo), profond de 35 mètres, dont l'origine remonte à l'époque Gallo-romaine. Sa base carrée rappelle notamment les anciens puits celtiques. L'histoire de ce puit découvert en 1901 par un archéologue révèle que son incorporation fut volontaire mais ne plut pas au clergé de la cathédrale, qui, au Moyen Âge, le fit reboucher. Une statue de la Vierge Marie, fidèle copie d'une statue médiévale brûlée au Moyen Âge, y est également présente. La légende raconte que des druides gaulois auraient, en cet endroit alors grotte dédiée à la « Vierge devant enfanter », commencé à prier Marie avant même la naissance du Christ. Cette légende a contribué à bâtir le mythe de la cathédrale de Chartres. Entre autres, des peintures murales, des vitraux contemporains, témoignent également de la ferveur rendue depuis mille ans dans ce lieu chargé d'histoire.
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