Mainvilliers, c'est toute une histoire
Sur le territoire
-Publié le 12/02/2025
Patrimoine
Chaque mois, focus sur une commune de l'agglomération, en suivant l'ordre alphabétique. Découvrez le patrimoine, l'histoire, la mémoire de… Mainvilliers !
L'église Saint Hilaire
En 950, le cartulaire de l'abbaye Saint-Père-en-Vallée nous affirme qu'une église est déjà bâtie à cet emplacement, au milieu de terres léguées aux moines par le même bienfaiteur que d'autres terrains situés en basse ville de Chartres, où une église est aussi consacrée à Hilaire, évêque de Poitiers.
Le bel édifice qu'on découvre aujourd'hui, assez vaste, date du XVe siècle (nef), des années 1514-17 (ajout du collatéral nord) et 1568-75 (agrandissement du chœur et construction d'un déambulatoire, décidé à la suite d'un incendie survenu pendant les guerres de religion).
On y observe ainsi l'évolution entre styles gothique flamboyant et renaissance, comme en témoignent les différents modèles des piliers ou des fenêtres.
Zooms
Quatre vitraux situés côté nord datent en partie du début du XVIe. Restaurés et complétés de grisailles au début du XXe siècle, ils sont classés monuments historiques. On y trouve notamment des scènes relatives à la vie et au martyre de sainte Barbe, sainte Marguerite et saint Jacques, où on appréciera les bleus vifs. L'essentiel des fenêtres est occupé par d'intéressantes créations contemporaines : 1944 (Robert Campin) et 1956 (François Lorin)
La petite statue de la Vierge, émouvante copie de la statue autrefois située aux Vauroux est habillée d'un drap d'or. L'église comprend aussi de nombreuses statues en bois polychrome datant du XVIe siècle : saint Hilaire, saint Martin, sainte Catherine, sainte Cécile, sainte Marie-Madeleine, saint Michel et une intéressante "Éducation de la Vierge".
La mairie-école
C'est en 1900-1902 que la municipalité réalise (à l'époque en plein champ, à l'écart des habitations) cet édifice reconnaissable entre tous, au point de devenir l'emblème visuel de la ville. Inspiré des hôtels de ville à beffroi des Flandres, il puise dans un répertoire médiéval son spectaculaire décor de tours et de clochetons, qui coûta à l'époque plus de 138 000 francs-or, au point de parler d'une 'folie'. Les deux ailes (garçons à gauche, filles à droite) accueillaient alors 250 élèves.
L’ancien château
Le parc du château de la Garenne, limitrophe de la rocade et présentant une belle diversité d'arbres remarquables (tilleul, marronnier…), est un site historique passionnant et trop méconnu, récemment mis en valeur par une signalétique (2021).
Saviez-vous qu'il y avait à Mainvilliers les traces d'un château fort ? Les deux douves circulaires, encore partiellement conservées et remplies d'eau, sont en effet les traces d'une motte féodale – c'est-à-dire le talus d'une petite tour fortifiée, accostée d'une basse-cour (XIe siècle ?).
La Renaissance y laisse place à un petit château brique / pierre dont le dramaturge Ferdinand Dugué (1816-1913), qui y habitait enfant, fit le dessin. Ce charmant bâtiment est remplacé au début du XIXe siècle par une maison dont il ne reste à présent que les seules assises.
La vallée des joncs, les bois de Seresville et le ruisseau du Couasnon (ou Coinon).
Un "sentier nature" (3,5 km) a été aménagé dans ce secteur où les prairies de fonds de vallée sont entourées de bois, qui occupent les coteaux. Le cours du ruisseau, affluent de l'Eure, a fait l'objet d'un important projet de revitalisation qui a permis d'y rétablir un écoulement naturel, ainsi qu'un débit suffisant, lié notamment la station de traitement de Chartres Métropole, située à l'amont. Un observatoire à oiseaux a été installé par Eure-et-Loir Nature : l'occasion rêvée de se cacher pour apercevoir pic épeiches, pinsons, sittelles torchepots ou mésanges.
Mais aussi…
Le colombier de Seresville est l'un des rares édifices de ce type conservé dans la région, où ils étaient habituels. Les vues (iconiques) sur la cathédrale depuis la mare de Seresville. Le fossé du Ier siècle traverse le territoire communal : ce terrassement, étudié dans de nombreux secteurs, délimitait le territoire de la ville romaine – soit 240 hectares.
Mémoire(s) populaires L’oratoire Notre Dame des Vauroux / Les navets de Mainvilliers
Ce vallon (Vallus Radulphi, "vallée de Raoul" que l'on interpréta abusivement comme ayant vu la fuite du viking Rollon en 911) abritait un petit édicule renfermant une statue de la Vierge. C'était un lieu de piété essentiel des gens de la région, qui aux différentes fêtes mariales (Annonciation, Assomption) s'y rendaient en procession.
Après plusieurs reconstructions et déplacements, l'oratoire en brique est rasé lors de l'élargissement des voies de chemin de fer (1972). Côté festif (et grivois), les habitants sont aussi fiers de leur chanson, composée par le beauceron Morainville, Les navets de Mainvilliers "Qu'ils sont gros ! Qu'ils sont longs ! Qu'ils sont fermes, durs et ronds…"
Traditions : Le Conservatoire national du Machinisme et des Pratiques Agricoles (COMPA)
C'est en 1991 qu'est inauguré ce musée atypique, conçu pour être le dépositaire de la plus vaste collection de machines agricoles anciennes. Il prend place dans une ancienne rotonde (1905), construite pour les locomotives à vapeur et dotée d'une remarquable architecture métallique.
Aucun commentaire ne remplace l'expérience sur place : le nouveau parcours de visite (2016), imaginé sur plus de 3000 m² présente à la fois l'histoire des pratiques agricoles ("les champs"), la vie de l'ancien monde rural ("l'almanach") et les enjeux actuels ("l'atlas"). Expositions, ateliers, conférences, découvrez la nouvelle saison sur : lecompa.fr.