Lèves, c'est toute une histoire

Patrimoine

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Publié le 30/09/2024

Patrimoine - Territoire

Lèves, c'est toute une histoire

Chaque mois, focus sur une commune de l'agglomération, en suivant l'ordre alphabétique. Découvrez le patrimoine, l'histoire, la mémoire… de Lèves !

L’abbaye de Josaphat – Fondation d’Aligre et Marie-Thérèse

Fondée en 1117 par Geoffroy de Lèves, fils du seigneur local et évêque de Chartres (1116-1149). Cet établissement religieux rattaché à l'ordre bénédictin emprunte son nom à une vallée proche de Jérusalem.

Les fondations de la grande église abbatiale du XIIe siècle, détruites après la Révolution française, ont été retrouvées lors de fouilles en 1905 et sont partiellement visibles. Au XIXe siècle, le site est acquis par la famille d'Aligre, qui y fonde un hospice. Les grands bâtiments, construits entre 1853 et 1910, devenus établissement public en 1968, accueillent des personnes âgées et en situation de handicap. Si la partie historique est ouverte au public - des panneaux explicatifs y sont à disposition - les visiteurs auront à l'esprit qu'ils entrent dans un espace qui est avant tout lieu de vie pour ses résidents.

Zooms

Le tombeau de Jean de Salisbury, intellectuel brillant formé aux écoles de Chartres, grand voyageur, proche conseiller de l'archevêque Thomas Becket puis évêque de Chartres (1176-1180). Les cinq arcades gothiques de face sont décorées de rinceaux en feuillage, tous différents, d'un raffinement exceptionnel.

Les galeries du cloître de Coulombs. Ces belles arcades de style gothique flamboyant (XVe siècle) proviennent d'une autre abbaye du département. L'une d'elle abrite un musée lapidaire : des chapiteaux provenant de l'église mais aussi des gisants (dont ceux de la famille de Lèves – XIIIe et XIVe s.) et des dalles gravées (dont celle d'un abbé de Josaphat - 1352).

Le manoir Castaing

Depuis des temps immémoriaux, les grandes institutions religieuses disposaient d'importants moulins sur le cours de l'Eure. Trois d'entre eux existent encore. Le moulin de Chardon et le moulin de la Bussière forment de belles propriétés privées, conservant chacune d'importants éléments du mécanisme qui était encore en place à l'époque des derniers meuniers. Le moulin de Lambouray occupe un site pittoresque, bien visible depuis une passerelle sur la rivière. Comprenant des bâtiments de diverses époques, restauré en 1996, il a été racheté par la municipalité qui le loue pour des réceptions.

Mémoire(s) : le champ de tir de Chavannes, la commémoration de la Résistance

Cette zone, située en secteur boisé, devient en 1891 un important site d'entraînement de l'armée. Pendant la deuxième guerre mondiale, les occupants y ont exécuté neuf résistants dont nous rappelons ici les noms : Hoche Allart, Raymond Brousse, Jean Cormier, Maurice Maugé (30 avril 1942), Jacques Voyer, Maurice Vadé, Jean Bouvier, Gilbert Huan et André Jacquemin (27 juin, 6, 14 et 16 juillet 1944).

Le monument, inauguré en 1961, rappelle au travers de huit blocs de pierre le sacrifice de ces hommes qui, comme les totems signalétiques le détaillent, sont représentatifs, dans la diversité de leurs convictions politiques et de leurs modes d'actions, de la Résistance : renseignement au service des Anglais, sabotage des infrastructures, lutte contre la propagande nazie, soutien logistique au maquis…

Tradition et modernité : les Ateliers Loire, haut lieu du vitrail

C'est en 1948 que Gabriel Loire s'installe, en bordure de l'Eure, dans la grande propriété de La Clarté – un nom prédestiné pour celui qui vient de fonder quelques années plus tôt son atelier de verrier. C'est ici qu'ont été dessinés et réalisés plusieurs centaines de projets destinés au monde entier. Visible au bord de la rivière, l'atelier Berlin est par exemple une étude pour la grande église « du souvenir », réalisée dans la capitale allemande (1960-1963). Encore aujourd'hui, Bruno et Hervé Loire continuent d'ouvrir ici de nouveaux horizons techniques et artistiques.

Le mur de vitrail de l’église Saint-Lazare

Réédifiée en 1956 après avoir été détruite lors des combats de la Libération, l’église accueille, sur toute la paroi sud, une dalle de verre réalisée par Gabriel Loire. Les pièces de verre, épaisses de 22 mm et taillées à la marteline, y sont assemblées par le coulage d’un mortier en ciment, qui forme paroi. Cet immense ensemble (228 m²), l’un des plus beaux exemples mondiaux de ce procédé, retrace les grandes étapes de l’histoire de Lèves et de son abbaye, à commencer par la bataille au cours de laquelle les Normands sont défaits face aux Français (911). L’église est fréquemment ouverte en journée (9 h – 18 h 30).