L'Agglomération aux petits soins pour les médecins

Santé

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Publié le 11/01/2025

Réunions des internes en médecine au Colisée

C’est un fait : la santé ne relève pas des compétences de Chartres métropole. Ce qui n’empêche pas l’Agglomération d’être aux petits soins des médecins et de rivaliser d’ingéniosité pour répondre à leurs attentes, et donc à celles des habitants.


Le 28 novembre dernier, le Conseil de l'Ordre des Médecins d’Eureet- Loir et Chartres métropole ont joué collectif en invitant au Colisée les jeunes internes en médecine et les médecins du territoire et leurs collaborateurs. L’objectif n’était pas d’assister à un match ou à un spectacle, mais de leur présenter des initiatives locales qui doivent concourir à améliorer et développer l’offre de soin dans l’agglomération. Comme l’a rappelé le mois dernier dans nos colonnes le président de Chartres métropole, Jean-Pierre Gorges, « la santé, la sécurité et l’enseignement supérieur sont du ressort de l’État. Mais parce que ce sont des enjeux capitaux pour la vie des habitants, nous investissons depuis de longues années dans ces domaines pour faire bouger les choses. »

Encourager de jeunes médecins à s'installer dans notre agglomération est un enjeu essentiel.

Projet(s) de santé.

En matière de santé par exemple, Chartres métropole finance régulièrement des équipements de pointe pour les Hôpitaux de Chartres (scanner, dialyse, échographe…). « Un autre enjeu essentiel est d’encourager de jeunes médecins à s’installer dans notre agglomération, ajoute le président de Chartres métropole. Cela passe bien sûr par notre projet de territoire, celui que nous appliquons depuis près de 25 ans pour le rendre attractif : dynamisme économique, investissements conséquents et réguliers dans les services et équipements dont les habitants ont besoin (transports, logement, écoles, équipements culturels et sportifs, environnement…), mais aussi par ce que nous pouvons apporter, à notre échelle, en matière de projet de santé. »

Au Colisée, les 130 professionnels de santé présents le 28 novembre ont ainsi pu découvrir deux initiatives conduites par Chartres métropole : le projet d’installation, à l’horizon 2026, d’une maison de santé pluridisciplinaire à la gare, et le dispositif de télémédecine assistée. Pour accompagner leur déploiement, Chartres métropole a mandaté Crédit Agricole Santé et Territoire.

Maison de santé : un atout pour les praticiens et les patients.

« Intégré au programme Pôle gare, porté par l’entreprise locale C’Chartres aménagement, filiale de Chartres métropole, cet équipement trouvera sa place au coeur d’un quartier qui poursuit sa métamorphose. Logique : cet emplacement central, au coeur de la ville et à deux pas de la gare, le rend facilement accessible aux patients (transports urbains, parking, etc.), mais aussi aux médecins qui viendraient de la région parisienne », détaille Franck Masselus, PDG de C’Chartres aménagement. L’espace de travail a été pensé par des médecins pour garantir à la fois le confort des praticiens et la prise en charge qualitative des patients. Ouverte aux médecins libéraux comme salariés, la maison de santé sera dotée d’espaces flexibles, garantissant la pluralité des soins proposés, et équipée des outils de télémédecine modernes. La structure, sur trois niveaux, pourra accueillir des médecins généralistes, spécialistes et paramédicaux. Sa mise en service est prévue pour le premier semestre 2026.

La télémédecine assistée, un atout pour assurer la qualité des soins à distance.

Le Docteur Julien Cottet, qui a quitté ses fonctions de président du Conseil de l’Ordre des médecins d’Eure-et-Loir le 31 décembre dernier, a profité de la soirée du 28 novembre au Colisée pour proposer aux professionnels présents un dispositif que l’agglomération aimerait voir naître à Chartres : la téléconsultation assistée. Explications.

Votre Agglo : 130 professionnels de santé étaient présents au Colisée le 28 novembre : une réussite ?

Julien Cottet : Durant les 4 ans où j’ai présidé le Conseil de l’Ordre, j’ai organisé ce type de soirée chaque année. Étaient invités les internes en médecine générale et de spécialités, qu’ils soient à l’hôpital de Chartres ou dans d’autres hôpitaux du département, en stage en libéral dans les cabinets de ville, mais aussi les médecins de l’agglo, actifs ou retraités, les médecins remplaçants, les adjoints et les collaborateurs. C’est la première fois qu’ils sont aussi nombreux (130, contre 30 à 40 habituellement), c’est donc plus qu’une réussite. L’idée était d’associer Chartres métropole pour vanter les atouts et le dynamisme de notre territoire, notamment auprès des jeunes médecins, dans ce fabuleux complexe culturel et sportif qu’est le Colisée.

VA : Un partenaire a présenté un projet de création d’un cabinet médical de télémédecine à Chartres. En quoi cela consisterait-il ?

JC : C’est un dispositif qui est déjà en place dans sept départements. Le principe est simple : c’est un cabinet médical, dédié à la pratique de la téléconsultation assistée, qui est ouvert aussi bien aux médecins déjà installés qu’aux médecins remplaçants ou retraités. Les médecins, derrière leur écran d’ordinateur, sont en visio avec un personnel paramédical (infirmière par exemple) qui est lui à plusieurs kilomètres, aux côtés d’un patient qui ne peut pas se déplacer, ou qui ne dispose tout simplement pas de médecin traitant, ou qui ne maîtrise pas l’outil digital. Cet infirmier est « l’opérateur » : il ausculte le patient, prend sa tension, sa fréquence cardiaque... C’est un peu les mains, les yeux et les oreilles du médecin, avec qui il est en live audio et vidéo, et à qui il adresse instantanément son rapport. Tout est consigné dans un dossier partagé : il y a donc un suivi médical et un traçage.

C’est un gage de qualité des soins, et une réponse aux besoins des patients âgés, isolés, ou sans médecin. Tout ceci en respectant le parcours de soin, le cadrage des SNP (soins non programmés) en coordination avec la CPTS (Communauté professionnelle territoriale de santé). En termes de pratique médicale, on est à l’opposé des télécabines tant décriées par la communauté médicale, à juste titre. Cela peut être une brique de plus pour améliorer l’accès aux soins de nos concitoyens.