Gellainville, c'est toute une histoire

Patrimoine

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Publié le 26/03/2024

Chaque mois, focus sur une commune de l'agglomération, en suivant l'ordre alphabétique. Découvrez le patrimoine, l'histoire, la mémoire… de Gellainville !

L'église Saint Jean-Baptiste


Située en périphérie du village, cette petite église de style roman mérite le déplacement. De récentes datations par le carbone 14, à partir de charbons retrouvés dans les mortiers, ont permis de situer son édification dans le temps, en plusieurs phases, aux Xe, XIe et XIIe siècles. On retrouve un appareillage en « arêtes de poisson » dans les parties les plus anciennes. Même si le flanc nord a été reconstruit postérieurement, et que la porte est une création moderne, l'édifice conserve sa silhouette primitive, d'une grande sobriété. La façade présente des contreforts en pierre, ainsi qu'un triplet (ensemble de trois fenêtres) ; il est l'équivalent – simple et format réduit - de celui de la cathédrale, et probablement son aîné de quelques décennies. L'orientation semble correspondre au lever du soleil, le jour de la Saint Jean-Baptiste, date traditionnelle du solstice et importante fête folklorique.

Témoin d'une histoire récente et tragique, qu'il est impossible d'oublier : dans le petit cimetière attenant à l'église repose Marion Jouanneau, rayonnante jeune femme de 24 ans victime des attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan, dont la famille habitait la commune.

 

Zooms


Un albâtre de Nottingham est scellé sur les murs intérieurs de l'église. Remontant au XVe siècle, ce relief sculpté montre le couronnement d'un évêque. Les croix de consécration, très décorées, aux extrémités en fleuron, datent de la Renaissance. Un bel ensemble de vitraux décore l'église. Sur l'un d'eux figure une famille de donateurs agenouillée (XVIe siècle), ainsi que d'autres fragments anciens. On trouve aussi des grisailles néo-gothiques de Lorin (1894), une vierge au pilier de Villette (1948) et un baptême du Christ d'Hervé Loire (2019).

 

Les calvaires


Plusieurs croix, déjà mentionnées sur des cartes anciennes, organisaient le territoire de la commune. Trois d'entre elles sont encore debout : celle des Poteries, au nord de Gellainville, celle de Bonville, autrefois sur la route nationale et déplacée de l'autre côté du hameau, et celle de Gellainville. En fer forgé, fichée sur une haute base de pierre, elle occupe un emplacement arboré plein de charme aujourd'hui connu sous le nom Les Platanes. Nous sommes ici sur l'itinéraire du Chemin des carriers, reliant le site d'extraction de Berchères- les-Pierres à Chartres, randonnée qui offre parmi les plus belles vues lointaines sur la cathédrale !

 

Les fermes et leurs portails de pierre


Plusieurs grandes fermes seigneuriales ont existé dès le Moyen Âge, possessions de propriétaires terriens : seigneur de Gellainville ; moines de Saint-Martin-au- Val (Gellainville) ; moines de Saint-Pèreen- Vallée (Bonville), qui l'avaient reçu du « porte-drapeau » Foucher dès les années 990 ; chevaliers Templiers (Bonville), suite à la donation effectuée en 1195 par Robert, frère de Guillaume de Chartres, qui devint grand maître de l'ordre. Les fermes des villages, aujourd'hui transformées en maisons d'habitation, présentent un ensemble caractéristique et bien conservé de grands portails en pierre typiques de la Beauce (XVIIIe -XIXe s.) : deux piliers carrés surmontés de pyramidions aplatis.

 

Mais aussi...


Les registres paroissiaux de Gellainville commencent en 1551, ce qui en fait, à l'exception de certaines paroisses de Chartres centre, les plus anciens de la région.

Les mares de Bonville portent le nom du Grand Marchais et Petit Marchais.

L'ancien café Foreau a conservé ses enseignes d'autrefois.

Des carrières de kaolin (une argile blanche très pure) ont été ouvertes au début du XXe siècle à la sortie sud de Bonville. S'il n'en reste plus de trace, de nombreuses faïenceries de table (Vitry-le-François, Sarreguemines) ou ornementales (ainsi les parois du métro parisien) y ont trouvé une part de leur matériau.

 

Mémoire(s) : Edmond Poillot


C'est sur le territoire de Gellainville, sur l'actuelle zone industrielle, que s'est écrasé le 25 septembre 1910, au cours d'essais techniques et peu avant son atterrissage, le biplan Savary d'Edmond Poillot, entraînant sa mort. Le parcours éclair du pilote s'avère (très) surprenant. Né en 1888, d'abord journaliste sportif à L'Auto, il est boxeur de haut niveau (Jeux Olympiques – 1908), tout en pratiquant fleuret, équitation, aviron et tennis. Il se forme en janvier 1910 comme aviateur chez le constructeur Voisin, réalise plusieurs exhibitions à l'étranger avant d'être engagé en août pour diriger à Chartres une nouvelle école de pilotage.

 

Tradition : ancienne forge, découverte de l'artisanat et produits locaux


Sur la route principale de Bonville, un bâtiment construit en 1806, comme mentionné au fronton de la porte, a abrité la dernière forge du village. On y voit encore le soufflet et les poulies du marteau pilon. Propriété communale, l'atelier est prêté à l'association L'outil en main, qui permet aux enfants de découvrir, encadrés par d'anciens artisans, de nombreux métiers manuels : métallerie, couture, vitrail, électricité, cuisine, menuiserie… Pour les gourmands qui apprécient les produits hyper-locaux, c'est à Gellainville qu'est situé le magasin Localie, qui vous permet de découvrir les savoir-faire de producteurs installés dans 15 communes de l'Agglo : pâtes, farines, légumes, viandes, plats cuisinés, miels, jus de pomme, bières…