Projet alimentaire territorial : « œuvrer pour une alimentation saine, locale et accessible »

Territoire

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Publié le 29/02/2024

Le Projet alimentaire territorial de Chartres métropole a été adopté le 15 décembre dernier. Florent Gauthier, vice-président en charge du développement durable, en résume les grands axes.

Votre Agglo : Quelle est la philosophie du Projet alimentaire territorial de Chartres métropole ?

Florent Gauthier : L'objectif commun qui nous a guidés, c'est d'élaborer ensemble un projet au niveau de l'agglomération qui participe au développement d'une alimentation saine, locale, durable et accessible à tous. Il ne faut jamais oublier que bien manger, c'est bon pour la santé. Ce Projet alimentaire territorial répond aux trois enjeux du développement durable : une économie viable pour les producteurs et nos agriculteurs, un accès équitable pour tous à des produits de qualité, tout en assurant la préservation de notre environnement.

VA : Comment ce projet a-t-il été élaboré ?

FG : Ce qui me tient à cœur, c'est que ce projet alimentaire territorial est le fruit d'une grande concertation et d'un travail minutieux menés depuis 2021. Nous y avons associé étroitement les habitants de l'agglomération, les agriculteurs, les distributeurs, les acteurs locaux (services de l'Etat, agences de l'eau, chambres consulaires, associations humanitaires…).

Durant trois ans, tous ces contributeurs ont participé, ensemble, à de nombreux ateliers et à des tables rondes ; ils ont répondu à des enquêtes sur leurs pratiques et leurs attentes ; ils ont contribué, à nos côtés, à déterminer les enjeux de ce Projet alimentaire territorial, à en préciser les objectifs et à proposer des actions concrètes, en fonction de l'état des lieux de notre territoire, de ses caractéristiques et de ses besoins.

 

VA : Quels sont ces grands enjeux ?

FG : Les trois principaux enjeux définis par les participants lors des ateliers de travail sont devenus les trois défis à relever de notre Projet alimentaire territorial :

  • reconnecter la production et la transformation locales à notre consommation ;
  • adapter nos pratiques agricoles aux enjeux climatiques ;
  • éduquer et sensibiliser les habitants de notre territoire au « bien manger » et à la lutte contre le gaspillage.

De chaque défi découlent des objectifs stratégiques : intégrer à notre restauration collective davantage de productions locales ; créer des filières locales et redynamiser l'élevage ; préserver et développer l'emploi agricole ; accompagner le changement et la transition écologique ; préserver la qualité de l'eau et optimiser la répartition de la ressource en eau ; préserver le foncier agricole ; accompagner les citoyens vers un changement des modes de consommation alimentaire ; améliorer la pratique de gestion des déchets. Ces objectifs sont ensuite déclinés en 26 fiches actions. Je ne vais pas toutes les détailler, mais nous aurons l'occasion de les présenter au fur et à mesure de leur mise en place.

VA : Pouvez-vous tout de même nous citer quelques exemples ?

FG : Je peux en citer une qui vient tout juste de débuter et qui illustre la sensibilisation au « bien manger » : c'est un défi qui, par le biais d'ateliers, accompagne les habitants vers une évolution de leurs pratiques alimentaires pour privilégier les produits de saison, locaux, issus de circuits courts et respectueux de l'environnement, sans augmenter leur budget.

Ces ateliers, animés par l'association locale Soli-Bio, structure d'insertion par l'activité maraichère, sont destinés aux personnes accompagnées par le Centre intercommunal d'action sociale de Chartres métropole et le Centre communal d'action sociale de Chartres. Ils vont s'étaler sur six mois.

Si ce premier défi alimentation porte ses fruits, nous pourrions l'étendre à différents publics. La sensibilisation et la formation au compostage des biodéchets est une autre action concrète. Ma collègue Annick Lhermitte, vice-présente de Chartres métropole déléguée aux déchets, vous l'explique dans ce même numéro dans les pages qui suivent.

 

Je peux également évoquer, pour illustrer le défi de l'adaptation des pratiques agricoles aux enjeux climatiques, le soutien financier que Chartres métropole apporte aux agriculteurs qui se diversifient en cultivant des plantes moins gourmandes en eau et l'accompagnement de ceux qui se tournent vers l'agroforesterie, l'élevage, la mise en place de prairies… Le vice-président de Chartres métropole délégué à l'eau et à l'assainissement, Alain Bellamy, l'a évoqué avec le cas concret d'un éleveur ayant planté des haies sur son exploitation.

Enfin, un dernier exemple sur le volet reconnexion entre la production, la transformation et la consommation locale : une action prévoit de construire des serres maraîchères à côté de la station d'épuration et de l'unité de valorisation énergétique de Mainvilliers, pour alimenter notre cuisine centrale, C'Chartres Restauration Collective, et les cantines de nos enfants. L'unité de valorisation peut nous donner accès à la chaleur et à l'électricité nécessaires qu'elle produit ; la station peut fournir une eau traitée, qui est actuellement rejetée dans la rivière ; des terres sont disponibles autour pour du maraîchage sous serres : c'est un cercle vertueux que nous souhaitons valoriser.

 

Ce projet est dorénavant dans l'action. Des actions qui découlent directement du diagnostic et de la stratégie établis avec l'ensemble des acteurs du territoire, avec ceux qui connaissent et vivent au quotidien les problématiques et les solutions. En bref, un Projet alimentaire exemplaire adapté à notre territoire, à nos ressources, et à nos moyens.

 

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