Les crânes de chats livrent leurs secrets

Élise Andresen, étudiante en Master 2 d'archéologie environnementale à Paris, a réalisé une étude dans les locaux de C'Chartres Archéologie pour comparer des crânes de chats datant de l'époque médiévale découverts à Chartres et à Beauvais.

Le site de la rue Fulbert, à Chartres, situé à une cinquantaine de mètres la cathédrale, a été fouillé entre 1972 et 1986. Au sud, près de la rue Serpente, trois fosses dépotoirs ont été mises au jour, dont l'une d'entre elles a notamment livré de nombreux restes osseux, datant de l'époque médiévale, de moutons et de chats. Dans le cadre de ses études, Élise Andresen a entrepris de comparer les crânes de chats découverts à Chartres avec d'autres provenant de Beauvais.

L'étude

L'étudiante a cherché à déterminer le sexe, l'âge et l'origine des chats : s'agissait-il de chats sauvages (Felis Silvestris) ou domestiques (Felis Catus) ? Aidée par Julie Rivière et Aurélie Claude, respectivement archéozoologue et archéologue à C'Chartres Archéologie, elle a utilisé une ancienne méthode en remplissant les crânes avec de la polenta pour mesurer la capacité endocrânienne.

Les résultats

Les résultats montrent que la majorité des crânes, de Beauvais comme de Chartres, appartenaient à des chats domestiques, avec une boîte crânienne plus petite. Les chats de Chartres avaient un âge de décès de 2 ans maximum. Des traces de découpe ont été observées sur les museaux.

Les hypothèses

Ces découvertes suggèrent un probable abattage de chats, sans doute pour leur fourrure, très prisée aux XIIe et XIIIe siècles pour sa capacité à réguler la chaleur corporelle. Les ossements pourraient en outre témoigner d'une activité de pelletier et de peausserie à Chartres à cette époque.