Un projet autoroutier ne peut pas déroger à la loi.

Tribunes

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Publié le 19/03/2025

Le jeudi 27 février a vu l'annulation de l'autorisation environnementale accordée pour la construction de l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse, ce qui vaut l'arrêt du chantier. L'État va faire appel de cette décision qualifiée de « ubuesque » par le Ministre des Transports. Effectivement, ce chantier n'aurait jamais dû commencer, tant que le recours contre cette autorisation n'avait pas été jugé sur le fond.

Énormément d'argent public est en jeu, et derrière le camouflet infligé à l'État, la destruction déjà engagée de terres agricoles et d'espaces naturels. Ce qu'il faut retenir du jugement rendu par le tribunal administratif, c'est peut-être cette phrase : « Le tribunal observe que le territoire ne présente ni un décrochage démographique, (…) ni un décrochage économique ». La construction de l'A69 ne permet donc pas de déroger à l'objectif de conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore inscrit dans la loi. Une déclaration d'utilité publique n'est donc plus un blancseing permettant de faire n'importe quoi au mépris de l'environnement et des riverains d'un projet d'infrastructure.

Toute ressemblance avec un autre projet autoroutier archaïque, menaçant de couper en deux un département avec des arguments socio-économiques périmés, serait bien évidemment fortuite.

Grégoire Bailleux, maire de Gasville-Oisème