Novembre 2024 - Chartres Écologie
Tribunes
-Publié le 12/11/2024
Le conseil d’agglo a entériné la décision de réunir dans la même structure les sujets de l’eau potable et des eaux usées. Cela va dans le bon sens d’une intégration plus complète du petit cycle de l’eau.
Cette année la nappe phréatique qui nous alimente s’est bien rechargée mais sa qualité ne s’est pas améliorée car lorsque les pluies sont fréquentes les épandages agricoles sont encore plus nombreux.
Malgré les dizaines de milliards engagés par les agences de l’eau pour la restauration de la qualité des masses d’eau, aucune amélioration globale n’a été constatée en un quart de siècle car les grandes décisions nationales n’ont jamais été prises :
- quasi-abandon de la filière agricole bio,
- suspension du plan ECOPHYTO ,
- aucun courage politique dans la lutte contre les polluants de l’industrie et de la consommation.
À Chartres Métropole, l’interconnexion entre les points de captage a permis de mélanger des eaux correctes avec des eaux très dégradées afin d’en diluer la pollution mais il n’y a plus de marge de manœuvre technique désormais. Les budgets consacrés à ce travail n’ont pas été mobilisés pour la rénovation des réseaux de distribution, qui présentent parfois des taux de fuite importants.
Face à ces enjeux qui conditionnent l’habitabilité de notre agglomération, nous regrettons que la forme juridique de SEMOP de droit privé soit retenue pour la gestion de cet enjeu vital. L’eau ne doit pas être une source de profit mais constitue LE SERVICE PUBLIC par excellence qui ne doit pas verser de dividendes ni sponsoriser des clubs sportifs professionnels (comme le fait AQUALTER actuellement). Conformément à l’esprit de la loi sur l’eau tout l’argent de l’eau doit aller à l’eau au service de l’intérêt général. À ce titre, de nombreuses actions pourraient être déployées :
- réduction des déchets qui finissent par polluer les milieux, puis l’eau
- désimperméabilisation et végétalisation des espaces urbanisés
- accompagnement des industries dans l’amélioration des process (les sirops Monin à Bourges ont réduit leur consommation de 70% )
- aide au développement de l’agroforesterie
- installation de fermes bio au droit des points de captage
- progressivité du prix de l’eau avec un socle social de gratuité pour tous.
Le prix de l’eau comprend la redevance reversée aux agences de l’eau qui financent la plupart de ces actions : nous pourrions être fortement aidés si nous étions plus ambitieux !
Quentin Guillemain, Brigitte Cottereau, Jean-François Bridet et Olivier Maupu
Courriel : contact@ chartresecologie.fr
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