« Si nous vivons avec vous, vous vivez avec nous ! »

Dans le dernier Votre Agglo*, je vous parle de la solidarité financière dont Chartres métropole fait bénéficier ses 66 communes membres.

Dans le contexte national que nous connaissons aujourd’hui, le gouvernement et l’Assemblée nationale débattent des économies nécessaires au redressement des finances de la France. Parmi les « gisements » identifiés, la baisse des recettes de fonctionnement des collectivités locales et territoriales, dont Chartres métropole.

Je vous le dis ici, la solidarité financière de l’Agglo envers les communes continuera de s’exercer, et d’abord pour les plus petites, parce que les plus contraintes. Je vous explique donc pourquoi je crois au modèle communal de l’organisation de notre territoire, hérité de l’Histoire, et comment nous avons construit les mécanismes de notre solidarité financière.

Il y a un quart de siècle, la Loi permit la création des intercommunalités. Ici, la Communauté d’agglomération de Chartres regroupait à l’origine les seules 7 communes de la zone urbaine. Puis elle s’élargit aux communautés de communes voisines, chacun comprenant bien que ces divisions n’avaient pas de sens. Elles ne correspondaient pas aux modes de vie des habitants de l’une et des autres, à leur « bassin de vie » au quotidien.

C’est ainsi que progressivement Chartres métropole s’élargit à ses limites actuelles, grosso modo un cercle d’une vingtaine de kilomètres autour de la cathédrale de Chartres. Tout ceci se fit volontairement. Je me rappelle être allé moi-même devant le Conseil municipal de chaque commune candidate pour leur poser une seule question : « Vivez-vous avec nous ? ». Et d’ailleurs, un jour où j’étais allé aux obsèques du maire d’une commune située à une douzaine de kilomètres de Chartres, nous discutions à la sortie de la messe à bâtons rompus. Et une élue d’un village-candidat, qui était aussi mère de famille, déclara simplement : « Nos enfants vont au lycée à Chartres, et Chartres métropole assure la gratuité du transport scolaire. Mon choix est fait. » Beaucoup se décidèrent ainsi parce qu’ensemble nous pouvions offrir des services et des équipements que chaque commune à elle seule ne pouvait offrir à ses habitants.

C’est d’abord sur cette solidarité que s’est construite Chartres métropole, votre Agglomération. Certains, souvent des urbains, n’étaient pas partisans de cette solidarité, du partage des richesses de la zone urbaine en plein développement économique. Ce sont les mêmes qui nous parlent de l’eau comme d’un liquide magique, comme si les forages qui nous la procurent étaient situés sous la cathédrale, comme si la richesse agricole qui a fait une part de la prospérité de Chartres venait d’un jardin suspendu au sommet d’un immeuble.

Une autre année, une usine a fermé ses portes à Auneau, mais nous avons réalisé très vite que ses malheureux employés résidaient pour la plupart à Chartres. Tout cela pour vous dire que la ville a besoin de la campagne et réciproquement. C’est pourquoi, loin de céder à la pente de la désertification qui menace des provinces entières du pays, nous nous sommes attachés dès l’origine à tout faire pour préserver l’équilibre démographique de notre territoire :  2/3 des habitants dans la zone urbaine, 1/3 dans les communes périurbaines et rurales. Car leurs habitants aussi travaillent dans nos entreprises, fréquentent nos commerces, l’Odyssée, le Colisée, l’Illiade, le Pôle Gare, etc.

Bien construite, l’Agglo est la meilleure protection de l’existence des communes. Parce que si nous vivons avec vous, vous vivez avec nous !

Parce que partout ici, C’Chartres !

* Voir le Votre Agglo 135 - Novembre 2024