L’Illiade, le nouveau marqueur d’une même stratégie

Jean-Pierre Gorges,
Président de Chartres métropole

Le mot du président

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Publié le 07/05/2024

J’ai coutume de dire à nos équipes qu’une stratégie, même moyenne, mais poursuivie avec méthode et constance, a davantage de chance de réussir que des coups successifs, même brillants, mais sans cohérence.

L’Illiade, le nouveau parc d’exposition de Chartres métropole, n’aurait pas de sens sans le développement économique de l’Agglomération poursuivi depuis vingt-trois ans. Alors, le Jardin d’entreprises, aujourd’hui plein comme un oeuf, n’en comptait qu’une seule. C’était l’époque où l’on cherchait, le plus souvent en vain et toujours à grands frais, à attirer des entreprises venues d’ailleurs.

En arrivant aux affaires, nous avons décidé d’opter pour une stratégie de développement « endogène ». Le mot n’était pas courant. Il voulait dire tout simplement que nous devions compter sur nos propres forces, et nous occuper d’abord de ceux qui étaient déjà ici. Car il y avait une tradition industrielle diversifiée, dont la Cosmetic Valley, déjà sur la route du succès. Mais ce tissu était souvent dispersé, mal organisé, et nombre d’entreprises allaient chercher ailleurs des partenaires, des fournisseurs, qu’elles auraient pu trouver juste à côté : nous avons donc d’abord voulu qu’elles se connaissent entre elles, qu’elles se rencontrent.

Cela a été l’objet de notre première cérémonie des voeux au monde économique : discutez entre vous et vous finirez peut-être par faire des affaires ensemble. Dans le même temps, nous avons réorganisé l’implantation de ces sociétés sur notre territoire. Les communes urbaines avaient besoin de libérer des espaces pour leurs habitants, pour leurs logements, pour leurs activités culturelles et sportives.

Tout cela devait être pensé, planifié par avance. Et ce fut la naissance de notre Schéma de Cohérence Territorial, l’un des premiers dans la France de cette époque. Les infrastructures, les grands équipements publics ont suivi. Ces investissements ont donné du travail aux personnels de nos entreprises, et leurs dirigeants ont compris qu’il se passait quelque chose de nouveau. Et qui avait du sens. Et ils ont joué le jeu. La confiance…

Nos zones d’activités économiques, le Jardin d’entreprises, Pôles ouest, se sont remplies progressivement. Au lieu de se délocaliser ailleurs en France, en Europe ou bien loin, les entreprises ont investi elles aussi dans de nouvelles installations plus rationnelles et plus performantes.

Si l’on pense d’abord à L’Odyssée, plus récemment au Colisée et aujourd’hui à L’Illiade, n’oubliez pas par exemple la nouvelle station d’épuration sans laquelle aucun développement n’était possible.

À ces travailleurs, il fallait des logements, nombreux, mais surtout plus humains, mieux isolés, plus modernes, qui conjuguaient harmonieusement habitat social, logements intermédiaires, public et privé. Le patrimoine, cette richesse durable et non délocalisable, a été restauré, animé, mis en lumière. C’est vrai aussi dans les villages qui entourent la zone urbaine. Et ce n’est pas pour rien que votre journal met en évidence les petits et grands trésors de nos campagnes, comme aujourd’hui à Houx : combien d’églises magnifiques, de lavoirs modestes, de calvaires vénérables, de fermes puissantes. Sans oublier les grands châteaux, le canal Louis XIV, etc. Tout cela va de pair. Tout cela doit avancer ensemble, en même temps. Voilà ce que je voulais vous dire pour que peut-être vous y pensiez un instant en franchissant les portes de L’Illiade.

Anticiper, investir, animer…

Parce que C’Chartres !