Une année 2023 riche en découvertes archéologiques

Archéologie préventive aux abords de la cathédrale

Les fouilles effectuées aux abords de la cathédrale, dans le cadre de travaux de suivi de réseaux, ont notamment révélé des maçonneries antiques rue des Acacias et des inhumations liées au cimetière de l'ancienne salle Saint-Côme de l'Hôtel-Dieu.

De la Préhistoire à l'Antiquité à Amilly : les Monts d'Ouerray

Deux opérations ont eu lieu sur le site des Monts d'Ouerray, à Amilly, sur une superficie totale de 14 hectares. D'avril à août, un premier site a d'abord révélé une occupation du Néolithique (entre 5000 et 2000 avant J.-C.), reconnaissable à ses céramiques et outils lithiques (objets en pierre taillée, pierre polie et matériel de mouture), ainsi qu'un espace funéraire des IIIe-Ve siècles après J.-C.

Une tombe s'est démarquée, avec une assiette posée à l'envers sur le visage du défunt. Ce geste interroge encore. Des objets de qualité ont été retrouvés dans d'autres sépultures, comme un coffre en bois. Fouillé en laboratoire, il a livré les restes de ses cornières et de son système de serrurerie, deux chaussures cloutées posées initialement sur le dessus et deux fioles en verre, dont une intacte.

Toujours à Amilly, une seconde fouille (avril-décembre 2023) a concerné une zone de 12 hectares, avec des vestiges allant aussi du Néolithique à la fin de l'Antiquité. De nombreux fours ont été mis au jour, fosses de chauffe sur lit de pierres pour la préhistoire ou structures plus élaborées sur tapis de tuile pour la période antique.

De plus, deux caves gallo-romaines ont été fouillées, dont une se démarque grâce à son escalier encore conservé et ses murs recouverts d'un mortier blanc.

Des vases funéraires rue du Faubourg-la-Grappe

À Chartres, un secteur rue du Faubourg-la-Grappe a été fouillé de juin à novembre. La zone avait jusque-là livré les traces d'une voie desservant l'entrée de l'antique Autricum.

Cette année, c'est une partie du fossé entourant la ville gallo-romaine qui a été retrouvée. En amont, une vaste carrière de craie avait été exploitée, à l'air libre mais aussi en galeries souterraines. Dans les remblais de cette carrière, entre le IIe et le IIIe siècle, plus de 80 vases avaient été soigneusement déposés. La grande majorité contenait les restes d'enfants périnatals (décédés entre le 7e mois de gestation et le 7e jour après la naissance). Ces petites sépultures, sobrement signalées par le vase et parfois par des amas de silex ou de calcaire, ne sont pas un cas unique. Entre 2007 et 2008, dans le quartier Reverdy, on avait déjà trouvé une centaine de vases du même type. Ces découvertes nous rappellent que l'inhumation des foetus et très jeunes enfants dans des vases était une pratique courante dans les cultures antiques.