Des mots qui s'écoutent, des mots qui se lisent

Simon Martin est technicien et réalisateur à la radio associative Radio Grand Ciel. Il y anime aussi deux émissions aux voix différentes, et, pour son loisir, en fait entendre une troisième : celle de la poésie.

Voilà douze ans que Simon Martin est technicien et réalisateur à Radio Grand Ciel à Chartres. Là, il enregistre et coordonne les émissions. « C'est un métier extrêmement créatif, explique-t-il. Le défi est de faire passer les émotions et susciter l'intérêt uniquement par le son. » Les missions de Simon sont vastes. Il veille sur le matériel, le change si besoin, répare les pannes. Il est aussi en charge de la communication de la radio, et des podcasts. « Nous sommes quatre salariés auxquels s'ajoute une centaine de bénévoles. Une quarantaine d'émissions sont enregistrées chaque semaine. La radio, c'est avant tout des rencontres. »

Des rencontres, et des chemins que l'on emprunte sans y avoir songé. « Il manquait quelqu'un pour animer des émissions, alors je me suis proposé. » Simon Martin en coanime deux aux accents différents. L'une traite de l'histoire de la spiritualité chrétienne, Regard sur les pères du désert ; l'autre est philo-psychologique, Des mots pour le dire. « Ces émissions illustrent bien les deux visages de notre radio, qui a été créée pour être un point de dialogue ouvert à d'autres cultures et à tous. Les personnes avec qui je les coanime ont énormément de connaissances à apporter et disent des choses très profondes. »

Donner la poésie aux jeunes

Partage, rencontre, parole, autant de valeurs chères à Simon, qui, naturellement, est entré en poésie. « La poésie est une expérience humaine et du langage. Le langage est ce qui nous façonne, nous permet de nous ouvrir et de rester dans une singularité qui nous fait réfléchir. C'est un outil de soi, de ses connaissances, d'appréhension des choses. »

C'est face à la beauté des textes qu'il lisait que l'envie d'écrire lui est venue. « En poésie, on part de A, sans savoir pourquoi, pour aller on ne sait où. J'écris cependant un livre en suivant un fil conducteur. » La poésie de Simon est très tournée vers la jeunesse. « La poésie contemporaine nous est plus accessible, parce que située dans l'époque que nous vivons. Celle des autres siècles est à remettre dans le contexte de leur temps, donc peut-être plus difficile à saisir. »

C'est par plaisir de partager qu'il organise des ateliers d'écriture dans les classes et les médiathèques, apportant la poésie à un public qui ne la connait bien souvent que par académisme. « La première fois, je pensais recevoir un accueil très mitigé, sourit-il. Mais en fait, les jeunes étaient très réceptifs et créatifs. » Simon a cofondé l'association Le Chien qui parle pour réunir les poètes chartrains. « La poésie est un monde extrêmement riche, il y en a pour tous les goûts. S'il y a des affinités qui se créent, on ne peut pas tout aimer. Mais il faut rester curieux et oser se tourner vers d'autres univers. »

Les recueils de Simon Martin sont disponibles en librairie. Ses émissions sont à écouter sur radiograndciel.fr

► Le chien qui parle organise une rencontre à la méd'IAthèque l'Apostrophre le 23 mars à 15h (atelier d'écriture à 14h).