Le blaireau épate la galerie

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Publié le 26/11/2023

Biodiversité

Biodiversité.

Si l'automne est propice à la cueillette en forêt des champignons, baies et fruits, laissez-en quelques-uns pour les animaux ! Le blaireau, notamment, s'en repaît en cette saison.


Le blaireau européen (Meles meles) appartient à la famille des Mustélidés d'Europe, comme la belette, la fouine et la martre. Ce mammifère trapu et court sur pattes peut atteindre jusqu'à 70 cm de long pour 25 à 30 centimètres au garrot, et peser de 12 à 15 kilos. On le reconnaît à sa tête au pelage blanc, avec deux rayures noires qui partent de la base de son museau allongé jusqu'aux oreilles. Le reste de son corps massif est grisâtre.

Espèce nocturne, le blaireau possède un régime alimentaire varié : il sait s'adapter en fonction de la saisonnalité et de la disponibilité des ressources. Cet « omnivore opportuniste » est tour à tour carnivore au printemps, se nourrissant d'insectes, petits mammifères, vers de terre et autres batraciens, et végétarien en automne, se délectant de céréales, fruits et racines. C'est à cette période qu'il est le plus facile à observer, puisqu'il peut passer près de 10 heures par jour à se nourrir. Contrairement à ce que l'on croit souvent, le blaireau n'hiberne pas l'hiver. Il est simplement moins vif et dort plus longtemps que le reste de l'année.

Galeries souterraines

Le blaireau affectionne aussi bien les milieux forestiers que semi-ouverts, comme les bocages, landes et prairies, tant qu'il bénéficie d'un couvert suffisamment sûr pour y faire son terrier et en masquer les différentes entrées, dont le nombre peut aller de 3 à 15, souvent distantes d'une dizaine de mètres chacune. La blaireautière est constituée de galeries, qui peuvent descendre jusqu'à 4 ou 5 mètres sous terre, qu'il creuse grâce à ses puissantes griffes.

Les blaireaux sont des animaux sociaux, capables de partager un même terrier avec d'autres clans, voire même avec d'autres espèces (renard, lapin). Leur maturité sexuelle est rapide : de 12 à 18 mois pour le mâle et de 1 à 2 ans pour la femelle, qui peut donner vie à une portée de 1 à 5 petits.

Pour communiquer, le blaireau produit différents signaux sonores : cris, gémissements, grognements, hurlements…

Les blaireaux dans l'Agglo

En Eure-et-Loir, les inventaires menés par l'Office Français de la Biodiversité (OFB) et la Fédération des chasseurs d'Eure-et-Loir permettent de cartographier plus précisément la présence du blaireau dans le département. Outre l'observation d'individus vivants ou morts sur le terrain, différents indices et traces peuvent indiquer leur présence : les entrées de terriers en forme de toboggan ; les empreintes montrant les cinq doigts, avec coussinets et griffes souvent bien distincts ; les déjections déposées à l'écart de la blaireautière dans un « pot à crottes »…

Ces vingt dernières années, la présence de blaireautières a eu tendance à augmenter. La présence du blaireau a été identifiée sur près des deux tiers du département.

En 2022 et 2023, le blaireau a été observé vivant dans trois communes de l'agglomération : Bailleau-L'Evêque, Briconville et Houx.

Le mal-aimé

Au cours des années 1970, de nombreux terriers de blaireaux ont été gazés pour lutter contre la rage. L'animal reste mal-aimé, notamment parce qu'il peut occasionner des dégâts sur les terres agricoles, en piétinant et consommant sur pieds certaines cultures. S'il ne fait pas partie des espèces à réguler, le blaireau peut toutefois être chassé. Il se chasse soit à tir, pendant la période d'ouverture de la chasse, du 15 septembre au 15 janvier (avec période complémentaire possible du 15 mai au 15 septembre), soit par la vénerie sous terre du 15 mai au 15 janvier. En Eure-et-Loir, une vingtaine d'équipages pratiquent la vénerie, méthode qui consiste à chasser le blaireau dans les galeries qu'il a creusées dans le sol. Ces interventions peuvent être demandées par des agriculteurs, des particuliers ou des communes.

Des mesures administratives de régulation peuvent également être prises par le Préfet, par exemple lors d'affaissements de terrains menaçant la sécurité d'infrastructures (routes, voies ferrées…).

Statut de protection

Le blaireau est inscrit à l'annexe III de la Convention de Berne, convention ratifiée par la France le 26 avril 1990. Ainsi, « toute exploitation doit être réglementée de manière à maintenir ces populations hors de danger » (article 7).