Le tombeau de Michel Tournier ou des clefs & des serrures pour un centenaire jovial - lectorale du Théâtre du détour

Dans cette lectorale, Bruno De Saint Riquier et Antoine Marneur intérprètent des textes de Michel Tournier.

Ils décrivent ainsi cette lecture orale :

Michel Tournier est né en 1924, il aurait eu 100 ans le 9 décembre prochain. Il dort depuis 2016 à côté de son presbytère de Chevreuse. Sur sa tombe on peut y lire cette épitaphe rédigée par ses soins : « Je t’ai adorée, tu me l’as rendu au centuple. Merci la vie ! » C’est rare de voir un point d’exclamation sur une tombe.

Tournier était un écrivain de la célébration, comme nous il aimait les paradoxes. A l’occasion de la Toussaint, il nous a semblé important d’aller lui rendre une petite visite-hommage. L’homme était charmant, érudit, curieux attentif. Personnellement j’ai toujours préféré l’essayiste au romancier. Mais son esprit nous manque et nous lui laisserons toujours l’illustre honneur d’être celui qui a écrit la phrase exergue de nos lectorales : « Car un livre est un oiseau sec, exsangue, avide de chaleur humaine et, lorsqu’il s’envole, c’est à la recherche d’un lecteur, être de chair et de sang, sur lequel il pourra se poser afin de se gonfler de sa vie et de ses rêves. Ainsi le livre devient ce qu’il a vocation d’être : une œuvre vivante » Un étendard en forme de bréviaire.

Il existe un genre littéraire et poétique de célébration qu’on appelle « Le tombeau ». Essayons d’écrire et de lire celui de Michel Tournier.